La huitième fille by Terry Pratchett

La huitième fille by Terry Pratchett

Auteur:Terry Pratchett [Pratchett, Terry]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy, Humour
ISBN: 9782266111515
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


— Ma mémé dit que les hommes peuvent pas faire des sorcières. Elle dit que si les hommes voulaient être des sorcières, ça donnerait des mages.

— Elle m’a l’air d’une très sage femme, remarqua Traitel.

— Elle est ça aussi, et elle dit que les femmes devraient s’en tenir à ce qu’elles font bien, poursuivit Esk.

— Elle a du bon sens.

— Elle dit que si les femmes faisaient aussi bien que les hommes, elles feraient beaucoup mieux ! »

Traitel éclata de rire.

« C’est une sorcière », dit Esk, qui ajouta dans sa tête : alors, qu’est-ce que tu dis de ça, monsieur le soi-disant magemalin ?

« Ma chère petite demoiselle, espères-tu me choquer ? Il se trouve que j’ai un grand respect pour les sorcières. »

Esk se renfrogna. Il n’était pas censé répondre ça.

« C’est vrai ?

— Parfaitement. Je crois que la sorcellerie est une bonne profession, pour une femme. Un métier très noble.

— Non ? J’veux dire : c’est vrai ?

— Oh oui. Très utile dans les régions rurales pour… pour les gens qui… qui ont des bébés et tout ça. En tout cas, les sorcières ne sont pas des mages. La sorcellerie, c’est le moyen par lequel la Nature permet aux femmes d’accéder aux courants magiques, mais il faut te rappeler que ce n’est pas de la grande magie.

— Je vois. Pas de la grande magie, répéta Esk, la mine sombre.

— Oh, non. La sorcellerie, c’est très bien pour aider les gens dans la vie de tous les jours, évidemment, mais…

— J’imagine que les femmes, elles ont pas assez de bon sens pour devenir mages, dit Esk. J’crois vraiment que c’est ça.

— J’éprouve un grand respect pour les femmes, dit Traitel qui n’avait pas remarqué la froideur dans la voix d’Esk. Elles sont incomparables quand… quand…

— Pour avoir des bébés et tout ça ?

— Par exemple, oui, concéda généreusement le mage. Mais il leur arrive parfois d’être un peu dérangeantes. Un peu trop nerveuses. La grande magie demande un esprit très clair, tu vois, et les talents des femmes ne vont pas dans ce sens. Leur cerveau a tendance à surchauffer. J’ai le regret de dire qu’il n’y a qu’une seule porte qui mène à la magie, c’est celle de l’Université de l’Invisible, et aucune femme ne l’a jamais franchie.

— Dites voir, fit Esk, elle sert à quoi exactement, la grande magie ? »

Traitel lui sourit.

« La grande magie, mon enfant, peut nous donner tout ce que nous voulons.

— Oh.

— Alors oublie toutes ces bêtises de mage femme, d’accord ? » Traitel lui adressa un autre sourire bienveillant. « Comment tu t’appelles, mon enfant ?

— Eskarina.

— Et pourquoi te rends-tu à Ankh, chère petite ?

— Je croyais que j’pourrais chercher fortune, murmura Esk, mais je crois maintenant qu’y a peut-être pas de fortune à chercher pour les filles. Vous êtes sûr que les mages donnent aux gens ce qu’ils veulent ?

— Bien entendu. La grande magie sert à ça.

— Je vois. »

La caravane progressait au pas, guère plus vite.



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